Translate

mardi 10 décembre 2013

Méthode documentaire d’interprétation (MDI)

La notion de cette méthode à été introduite par GARFINKEL en étant  convaincu de sa  mis en œuvre quotidienne par les individus ordinaires pour interpréter leurs activités de tous les jours.

« Il montre que cette « méthode documentaire » est  déjà à l’œuvre dans la sociologie profane, c'est-à-dire dans les procédures par lesquelles les gens se comprenne réciproquement et enquêtent sur leur monde quotidien »[1]

Cette notion a été empruntée à MANNHEIM[2] qu’il l’utilisait dans d’autres sciences que dans l’ethnométhodologie où son application était réservée au corps scientifique.
La méthode MDI, chez un membre,  consiste à un travail réflexif via un processus cognitif permettant d’évaluer les différents éléments perçus pour en retenir une signification acceptable vis-à-vis de son contexte. Devant une situation présente, le membre dispose d’un ensemble de ressources, solutions ou suppositions  qui lui permettent d’interpréter les actions passées pour leur donner une nouvelle signification et un nouveau sens. Cet ensemble de ressources, qui constitue un stock d’expérience sociale propre au membre, lui permet l’identification de la représentation ou du « pattern »  pour conceptualiser et catégoriser  un modèle d’arrière plan  qui donne sens à l’expérience sociale.

« Il faut comprendre « pattern » comme ce qui est « accountable », c’es à dire rapportable-observable-descriptible, qui renvoie à un sens, et donc à un processus d’interprétation. »[3]   



- Représentation du processus de la MDI   - 


Dans un village, une microsociété auto-organisée, les membres interprètent sans cesse  les situations afin de construire le sens commun de l’action qu’ils vivent. Les affaires quotidienne du village se fabriquent et s’ordonnent au fur et à mesure que ces situations mises en évidence sont contextualisées et catégorisées individuellement. Par les allants-de soi et l’expérience sociale,  les membres développent une capacité naturelle d’analyse pour évaluer le fait social présent pour en choisir une interprétation idéale  « paternn » parmi d’autres mais qui serait fondée sur une signification commune.  





[1] COULON Alain, « L’ethnométhodologie », Paris, Editions PUF, 2007, p51
[2] Expression dérivée de la méthode documentaire de Karl Mannheim (Garfinkel, 1984, p. 78).
[3] COULON Alain, « L’ethnométhodologie », Paris, Editions PUF, 2007, p52

Méthode & Ethnométhode

Il peut exister une confusion sémiotique  dans l’emploi de ces deux notions et  il est essentiel pour un ethnométhodologue de connaître leurs nuances.

« Là j’avais affaire à des jurés qui mettaient en œuvre une méthodologie, mais ils la mettaient en œuvre de la façon ’’un coup vous la voyez, un coup vous ne la voyez pas’’. Ce n’est pas le genre de méthodologie qu’un seul de mes collègues tiendrait pour valide s’il s’agissait pour eux de pourvoir un poste au département de sociologie »[1]

La notion de méthode qui veut dire aussi méthodologie renvoie à la méthode formelle que « […] mes collègues tiendrait pour valide s’il s’agissait pour eux de pourvoir un poste au département de sociologie ». Il s’agit des règles préétablies dans le but de rationaliser les pratiques des individus. La notion d’ethnométhode, nommé également une méthodologie mais non préconçue, revoie  aux méthodes mises en œuvre, « […] de la façon un coup vous la voyez, un coup vous ne la voyez pas », par les individus pour construire une quelconque activité pratique.

« L’acceptation du mot ethnométhodes que l’on rencontre le plus souvent en ethnométhodologie est différente, et fait référence aux « méthodes des membres » d’une forme sociale quelconque (par exemple un jury de procès d’assises) ; méthode que ces membres mettent en œuvre pour l’accomplissement d’activité pratique »[2]

La méthode, malgré qu’elle est donnée une fois pour toute, n’est pas figée définitivement pour autant. Elle est soumise, comme « Accountability », au contexte pour  constituer le sens communs des membres d’un village quelconque. Les individus qui se sont instruits de la méthode acquièrent une compétence factice par un transfert de connaissances explicites. La méthode est perpétuée dans les pratiques sociales des individus malgré qu’elle  soit assujettie à des adaptations au contexte dans lequel  elle est pratiquée.  
L’ethnométhode est en perpétuelle redécouverte par les membres et elle est réajustée à chaque nouvelle situation. Les membres disposent des compétences naturelles uniques pour développer leurs propres méthodes afin de comprendre et interagir avec chacune des situations accomplies.  





[1] Les lectures utiles, Vol-4 / GARFINKEL Harold, p.64
[2] Les lectures utiles, Vol-1 / LECERF Yves, p.64

Indexicalité

Le terme « Indexicalité » trouve son origine dans le mot  anglais « indexicality » qui a été proposé clairement par le linguiste Bar Hillel, dans un article de 1954, contre toute tentative pour  la « traduction automatisée absolue ». A partir de cette affirmation la question  a été reposée dans un colloque à la Sorbonne : Une machine peut-elle produire quelle que soit la phrase source une bonne traduction ?[1]. Si la bonne traduction veut dire absolue alors aucune réponse n’est encore concevable à nos jours.
Cette notion d’indexicalité a été empruntée et adaptée par l’ethnométhodologie. Les travaux  de BAR Hillel « indexical expressions » ont aboutis à des analyses de l'indexicalité des langues naturelles qui seront utilisées par Harold Garfinkel. Dans « Studies in Ethnomethodologie –chapitre 1 », Garfinkel cite également HUSSERL qui parle d’ « expressions indexicales »  au-delà de la langue des linguistes  par opposition aux expressions objectives :
« Husserl a parlé d'expressions dont le sens ne peut être décidé par un auditeur sans qu'il sache ou qu'il présume nécessairement quelque chose au sujet de la biographie ou des objectifs de l'utilisateur de l'expression, des circonstances de l'énonciation (utterance), du cours antérieur de la conversation, ou de la relation particulière, réelle ou potentielle, qui existe entre le locuteur et l'auditeur. Russel a observé que les descriptions qui comportaient des expressions indexicales ne s'appliquaient, dans chaque occasion d'usage qu'à une seule chose, et que ces choses auxquelles elles s'appliquent ne sont plus les mêmes dans des occasions différentes. De telles expressions, écrit Goodman, sont utilisées pour produire des affirmations non équivoques dont la valeur de vérité semble néanmoins soumise au changement. Chacun de ces énoncés constitue un mot et réfère à une certaine personne, à un certain moment, à un certain lieu. Mais ce mot nomme quelque chose qui n'est pas nommé par une réutilisation du mot. »[2].
Dans le même registre Alain Colon précise également que « la vie sociale se constitue à travers le langage : non pas celui des grammairiens et des linguistes, mais celui de la vie de tous les jours »[3]
Il en résulte que le langage de la vie de tous les jours doit être indexé sur les situations locales où il a été aboutit par ses acteurs. Les expressions du langage lors d’une conversation   n’ont de significations que dans le contexte auquel elles font référence et à la conditionnalité de l'énoncé par son annonceur. Le sens se construit par l’assignation de situations qui conditionne le propos  et le rend  au fur et à mesure compris et partagé par les autres membres.
Les membres de chaque village[4] partagent le code qui leur est propre et ce dernier est indexical pour les non membres. Le code est dans  toutes ces expressions du jargon technique, du verlan, des dialectes, des sabirs[5]…etc. Mais également les expressions déictiques comportent en eux  un code indexical qu’il a besoin d’être déchiffré et contextualisé. Se sont toutes ces expressions qui servent à désigner et à démontrer ce qui doit être, tel que « je », « ici » et « etc. : et cætera ». Elles renvoient également à la conditionnalité du contexte pour qu’elles soient comprises faute de quoi leur signification voulue restera en suspend, et par conséquent indécise, ce qui est loin d’être le cas dans la vie tous les jours.
« La communication est donc possible (non interrompue) parce que nous assumons que nous nous comprenons suffisamment pour que nous n’ayons pas à perturber l’interaction en nous en préoccupant de clarifier les expression indexicales »[6]

Le sens de l’action dans le discours est dans son contexte. La signification ou le sens d’un élément change d’un contexte à un autre. Le professeur Pierre Quettier, en reprenant l’expression « expression indexicale » de Bar Hillel,  propose l’explication suivante :
« Une  expressions indexicales désigne tout élément dans le discours dont le sens est susceptible de varier selon le contexte d’occurrence et qui doit donc, tel un déictique, chercher son sens dans le contexte de l’action »[7] 
Au-delà des expressions déictiques, le professeur Jean François Dégerment, dans un séminaire à Paris 8, explique que  l’indexicalité est la propriété d’un objet, un acte, un mot ou une émotion d’avoir un signe. Il rajoute que chaque signe dispose d’un nombre potentiellement infini de sens.

« Et donc il n'y a pas seulement polysémie (nombre fini de sens possibles), mais également création permanente de sens (et donc nombre potentiellement infini de sens possibles), que, jusqu'à aujourd'hui du moins, seul l'homme est capable d'interpréter et de réaliser »[8]




Cela peut être schématisé de la manière suivante : « Spain » à titre d’illustration peut  avoir plusieurs sens :
- l’arbre de  sapin
- sapin de noël
- le nom de monsieur ou madame
- ou comme dans la chanson « ça sent vraiment le sapin » référence au désespoir…
- référence aux mauvaises odeurs …
Le sens d’un signe est imprédictible et cette imprévisibilité structurelle cesse naturellement grâce à la réduction de l’Indexicalité.  Cette réduction se traduit dans les faits par le choix parmi tous les sens  disponibles dans le but  de stabiliser la signification.
Le sens d’un signe  est indicible, i.e. qu’on ne peut le dire puisqu’il va de soi-même. Si  le sens du mot « sapin » est l’arbre, cette signification suffit à elle-même car elle est supposée  évidente pour  les membres vu le contexte.  
Un objet comme symbole est un signe qui renvoie à un sens décrivant ainsi une connaissance partagée. Une alliance par exemple comme symbole décrit  l’union entre deux personnes. 

Une autre particularité de l’Indexicalité est dans les paramètres de l’action entre membres. Lorsque le chef de projet informatique demande au développeur une estimation de la charge du travail nécessaire, ce dernier demande plus de détail  sur le travail à faire. La construction des spécifications techniques étant incomplète, le développeur ne peut déterminer la charge de travail qu’il lui faut et par conséquent il interroge le chef de projet. Un aller et retour entre les membres où chacun essai de forcer son cadre contextuel. La gestion des paramètres de l’action est une préoccupation permanente des membres pour limiter le répertoire d’actions possibles. L’un ou l’autre des membres jouent sur les paramètres de l’action qui est entrain de se dérouler afin de situer sa propre action.      




[2] Les lectures utiles, Volume 2, p.9
[3] Coulon Alain,  L’ethnométhodologie, Paris, Editions Puf, 2007, p.26.
[4] Cf lexique théorique, p.xxx
[5] Du mot espagnol saber, parlée autrefois dans les ports de Méditerranée et  née de la nécessité de communiquer.
[6] QUETTIER Pierre, « cahier d’ethnométhodologie », Numéro 4 décembre 2010, Les Presses du LEMA, p.44
[7] Ibidem
[8] DEGREMONT Jean François, http://www.vadeker.net/corpus/degremont/thesejfd.htm (consulté en Mai 2011).

Réflexivité


Le langage humain qui permet  d’exprimer le  sens d’un mot, i.e. identifier sa signification dans  un cadre contextuel bien précis, renvoie  la description à lui-même :
Monsieur ou madame « Sapin » en ce sens  renvoie au mot « sapin ».  Cette relation entre le sens du mot comme signe et le mot lui-même est une relation de réflexivité. Même si le sens du mot change en fonction du contexte  il continue de  décrire le mot.
Cette même règle de réflexivité s’applique également sur les objets qui sont considérés comme signes. Dr. Jean François Dégerment nous expliquait, lors d’un séminaire à Paris8, que   La relation qui lie un objet à son environnement d’origine est réflexive. Il y a une réflexivité entre la technologie comme objet et l’environnement technique qui l’a mise en œuvre. Plus l’environnement évolue et plus l’objet évolue également. L’évolution de la technologie fait évoluer autant son environnement. Il existe une relation d’interdépendance mais aussi un caractère indissoluble de la relation de réflexivité entre l’objet et l’environnement :


Dans ce même registre, un langage machine qui permet d’écrire des programmes, spécifiques à un contexte et un besoin bien définis, se décrit lui-même. Cela veut dire que l’écriture du programme renvoie au langage de programmation. Un programme développé en C++  est écrit en langage de programmation C++. Je vois ici une relation de réflexivité entre le langage machine et le programme développé avec ce même langage. Le langage machine se décrit lui-même et il est par conséquent réflexif. 
Une autre forme de réflexivité se trouve dans le langage écrit et sa représentation intellectuelle par son auteur. Face à la page blanche comme interlocuteur passif, i.e. privé d’interactions humaines pour réduire les incompréhensions, l’écrivain se fait sa propre représentation contextualisée (située) par la pensée.   

« Pour le langage écrit nous sommes contraints de créer nous-mêmes la situation, plus exactement de nous la représenter par la pensée »[1]

L’autobiographie est un exercice qui provoque une relation de réflexivité de l’auteur avec une partie de son vécu ou son passé. Cette attitude réflexive se traduit par la prise de recul suffisant pour  représenter intellectuellement l’image de soi.
Comme pour les expressions écrites, il y a réflexivité entre les expressions orales et l’action pratique située localement. Il n’est pas évident de dire qui crée l’autre. L’action pratique influe sur la manière de dire les procédures utilisées pour son accomplissement, et l’expression de cette compréhension rend observable cette action pratique. Au fur à mesure que les expressions orales constituent l’action pratique, cette dernière constitue naturellement le langage pour décrire le sens de cette action. Les expressions orales sont indexicales et en les situant à chaque fois dans un contexte on aboutit mécaniquement à des expressions réflexives qui permettent la création de sens et par conséquent d’éliminer l’indexicalité.
« Dans le cours de nos activités ordinaires, nous ne prêtons pas attention au fait qu’en parlant nous construisons en même temps, au fur et à mesure de nos énoncés, le sens, l’ordre, la rationalité de ce  que nous sommes entrain de faire à ce moment-là »[2]  
La création de sens se réalise par l’expression orale de la pensée lors de la conversation. La situation au même temps qu’elle est décrite, elle est constituée.
« La notion de la réflexivité renvoie au fait que notre sens de l’ordre des choses est le résultat d’un processus de conversation : il est crée en parlant. Nous avons l’habitude de nous penser comme décrivant un ordre des choses existant préalablement autour de nous. Mais pour les ethnométhodologue, décrire une situation, c’est en même temps la créer »[3] 
Cette perception de sens est dans l’interaction d’un membre avec soi-même au même temps qu’avec les autres en fonction de l’accumulation de stock de connaissance issu de son environnement. Le sens s’acquière lors de ces  échanges avec les autres mais aussi à partir de sa conscience d’un ensemble de réalisations. Le regard porté sur les différents signes (objets, mot, acte, émotion) définit ma vision ouverte sur le monde. Et au même moment que cette vision constitue mon monde, elle fait que ce monde s’impose à moi. Une telle relation de réflexivité, réciproque par nature, crée un échange fructueux entre l’environnement(le monde) et l’être que je suis.
La réflexivité désigne ici une relation d’attraction  entre l’individu et le monde, et les deux s’influencent mutuellement.    
Dans la vie de tous les jours nous sommes soumis à des règles sociales: règlements, codes, l’ordre…. Lorsque  j’attends mon tour devant un distributeur automatique pour retirer de l’argent, ma position d’attente contribue à la fabrication d’un fait social localisé « file d’attente ». La file d’attente  que je contribue à sa constitution traduit  un ordre social. Il va de soi pour moi de respecter cet ordre social.  Il y a ici une relation de  réflexivité entre une règle sociale qui se fait respecter son exécution et au même temps la contribution  par un membre à sa fabrication et sa mise en évidence.  Il est difficile de savoir qui a commencé le premier : est-ce l’ordre social qui m’impose de respecter la file d’attente et cela dès mon arrivée ?- ou est-ce avec mon action pratique et grâce à mes allants-de-soi, et cela dès mon arrivée à cette file d’attente,  que je mets en évidence cet ordre social ?
Georges Lapassade décrit cette relation de réflexivité entre instituant et institué  et il explique:
 « Il n’y a pas un moment dans le temps où je serais instituant de cet ordre, et un autre où je serais institué par cet ordre que j’institue en tant que j’y participe puisque sans moi et sans ces autres moi qui attendent l’autobus, il n’y aurait pas de file d’attente. L’instituant et l’institué ne sont dissociés ici que par une description après coup ; ils ne le sont pas dans l’activité réflexive, ici et maintenant »[4]     




[1] Lev Vygotski, « Pensée et langage », Paris, Editions La dispute, Nov 1997,  p.p. 337.343.
[2] COULON Alain,  L’ETHNOMETHDOLOGIE, Paris, PUF, 2007, p.35
[3] AMIEL Philippe,  Ethnométhodologie appliquée, Paris, Les Presses du LEMA, 2010, p.23.  
[4] LAPASSADE Georges, « Les lectures Utiles – vol.1», p.77







































L’indifférence Ethnométhodologique (distanciation)


Cette indifférence se décrit comme un  désintéressement de tout  jugement personnel lors de l’observation et de la description des méthodes utilisées par le  groupe étudié. Afin d’objectiver son étude sur les pratiques localisées, l’ethnométhodologue ne doit pas être indifférent vis-à-vis des membres mais c’est bien par rapport à sa participation. La distanciation est cette double capacité de ne pas être indifférent aux sensations vécues dans le village, l’observateur est membre à part entière, et  au même temps il est capable de prendre du recul pour analyser les mécanismes communicationnels du groupe. Le travail sur le terrain consiste à décrire de manière factuelle ce qui se passe et analyser les procédures utilisées par les membres pour comprendre comment cela se passe. Dénudé de tout jugement moral l’observateur rend observable, à travers les interactions humaines produites, les constructions sociales  des activités quotidiennes. 
« […] while abstaining from all judgements of their adequacy, value, importance, necessity, practicality, success, or consequentiality. […] (Garfinkel et Sacks, 1970»[1]  


[1] LECERF Yves, Les lectures utiles- vol 1
    […] en s’abstenant de tout jugement sur les pertinences, valeur, importance, nécessité, « praticalité », succès ou caractère conséquent […]

D’après Yves LECERF, l’observateur joue un triple rôle.  Il doit s’identifier au groupe observé par son appartenance sociale, se déclarant comme tel à partir de son vécu personnel à l’intérieur du village, et un rôle de chef d’orchestre de l’expérience tout en évitant les processus d’induction. La posture de l’indifférence ethnométhodologique doit permettre d’élucider l’arrière plan des situations banales que vivent les membres quotidiennement. L’arrière plan n’est nullement induit par la présence de l’observant, mais cette présence sociale participe également à la  fabrication du fait social avec les membres observés. Ce ne sont pas les personnes dont il est question mais de leurs manières, entant que membres, de produire leurs actions pratiques, de percevoir et interpréter le réel et dévoiler les règles sociales qui dirigent réellement les interactions entre eux. L’ethnométhodologue est un maillon de cette chaîne sociale entremêlée dont il est prisonnier engagé et, à sa seule indifférence et son recul devant les faits construits, il possède les clés pour se libérer et  détacher chacun des maillons avec délicatesse.
  


-Chaîne Sociale


Le comportement des membres d’une chaîne sociale localisée ne dépend nullement de leur rang social car, dans leurs activités ordinaires, ils ont toujours des attitudes ordinaires pour fabriquer le produit social. Ce qui intéresse l’ethnométhodologue est bien sûr de réussir son immersion dans le village étudié et se faire accepter comme membre à part entière mais, de part sa position de chercheur assez particulière, il doit arriver à comprendre ce qui se passe et comment cela se passe à l’intérieur.
Une double posture qui lui permettra d’occuper les deux rôles : celui de l’observateur des méthodes utilisées par les membres et celui du membre observé partageant les allants-de-soi du village.  
Cette qualité d’être au même temps observateur et observé se traduit par une triple posture : une appartenance sociale au village, une participation « Observante » des mécanismes fabriquant le sens commun,  et une attitude réflexive (distanciation) pour rendre compte des méthodes utilisées dans le contexte. Cette dernière posture se traduit par la description et la compréhension de la situation  au même temps qu’elle est constituée pour déceler les mécanismes d’allants-de-soi non dits. En tant qu’ethnométhodologue, l’observateur pendant l’observation doit douter de tout et essayer de lutter contre tes attitudes naturelles. 










samedi 9 novembre 2013

Notions Ethnométhodologiques : Allants-De-Soi , Accountability , Réflexivité, Indexicalité et le sens commun

« ALLANT-DE-SOI » !  C’est quoi exactement ?

 Par exemple si tu suppose que la personne, à qui tu parle, comprend ce que tu lui dis alors ce qui est dit est un « allant-de-soi » pour toi et pour cette personne. Dire « salut ça va! » est une pratique sociale dans un village français, « hola  que tal ! » l’est  aussi dans un village espagnol  et comme « salam ! » dans un village marocain.  Ces 3 pratiques sociales sont des allants-de-soi dans chacun des villages. A un simple « bonjour » il va de soi, qui veut dire évident, de répondre par « bonjour » en France mais ce n’est pas le cas en Chine par exemple.      

Les allants-de-soi sont tout simplement ce qui est évident pour toi et pour les autres membres de ton village. Nous affirmons tous des choses évidentes que nous n’avons pas besoin de les expliquer à notre village parce que tout le monde autour de nous comprend ce qu’on veut dire. Ces  comportements ou pratiques sont transmis naturellement par les parents et la société et on continue à les faire ou les dires tous les jours mécaniquement sans se poser une quelconque question à leur utilisation ou leur origine . L’allant-de-soi est ce qui est tellement clair dans notre village qui ne l’est forcément pas pour un autre. Ces pratiques banales sont liées à un sens unique qui n’a plus besoin d’être décrit ou expliqué. Ça va de soi.  


Et dis moi papa comment je peux savoir quand je fais ou je dis quelque chose de banal pour moi l’est pour les autres aussi ?

Ah ! Justement l’ethnométhodologie nous a trouvé un superbe outil qui s’appelle le  « Breaching ». Il suffit de faire exprès de ne pas comprendre par exemple et observer la réaction de l’autre personne. Tiens ce soir par exemple tu peux t’amuser avec ta maman en ignorant ce que c’est qu’un « dîner » quand elle t’appellera pour le dîner justement. Au début il va faire semblant de ne pas t’écouter et si tu insiste un peu pour qu’elle t’explique la signification de cette pratique ou mot « dîner » tu verras que cela va l’agacer à la fin. Et à ce moment d’agacement tu peux lui expliquer que c’était un jeu de breaching. Cette petite expérience de breaching te permettra de  comprendre que cette pratique quotidienne « Dîner » est un allant-de-soi.
Il y a des multitudes de routines dans la vie de tous les jours, des allants-de-soi,  qu’on peut les tester tout simplement on les cassants par des expériences basées sur le  breaching. Le breaching lorsqu’il est pratiqué  surprend l’autre, il dérange même la personne qui ne comprend pas pourquoi il doit expliquer ce qui est évident pour lui et qui est censé être tellement clair  pour la personne en face.
Il arrive parfois d’être curieux de savoir comment l’autre voit réellement ces routines aussi banales pour toi et qu’elles ne le sont pas pour l’autre finalement. C’est en faisant ce que tu es entrain de faire que tu fais voir et rendre  claire à la personne qui te voit faire. Cette manière de faire est appelée en ethnométhodologie l’« accountability ».

Notions Ethnométhodologiques : Le Village et ses Membres

« TERRAIN », « VILLAGE » et  « MEMBRES » qu’est ce que tout cela veut dire exactement ?

Dis-toi que ton terrain d’étude est le milieu que tu as choisi pour faire ton observation et ton analyse.  Tu pourrais par exemple choisir l’école comme milieu d’étude. Moi par exemple j’ai mené mon étude dans l’entreprise dans laquelle je travaille actuellement. Le terrain est plus vaste et il définit un domaine large mais précis. Ton école est un milieu vaste où il y a plusieurs individus, ceux que tu connais et ceux que tu n’a peut être jamais vu mais pourtant ils font partie du milieu de l’école. Dans l’entreprise où je suis actuellement il y a des employés dans d’autres villes et que je n’ai jamais rencontrés. Et pourtant je considère que l’ensemble de ces gens qui sont répartis sur plusieurs services, plusieurs villes et dans d’autres pays font partie de la même entreprise et par conséquent de mon terrain d’étude qu’est l’entreprise. Le terrain est finalement un domaine précis et un milieu choisi par l’ethnologue pour faire son étude ethnométhodologique.
Il ne faut surtout pas confondre le terrain avec le village. Le village est plus petit que cela et il est beaucoup plus précis. Tu dois comprendre 3 choses par village : l’espace, le temps et les personnes. Imagine que ton village c’est ta classe dans l’école. L’espace est donc l’espace physique de la classe (bureaux, chaises, tableau, livres…), le temps correspond à l’époque où se déroule l’observation pendant ton étude (pendant que le cours est entrain de se faire par exemple) et les personnes se sont tes copains de classe ainsi que toi et le professeur. Le village est en quelque sorte une « Micro - société » à un moment donné  et toi ici entant qu’élève tu fais partie du village des élèves de ta classe. L’ethnologue doit définir clairement : son village auquel il appartient obligatoirement, à quel moment  il commence et termine son observation et avec quels membres.
Les personnes appartenant à un même village sont membres de ce celui-ci.  Dans un  village   les membres partagent entre eux, comme une sorte de communauté, le même langage naturel  et des routines en permanence  pour construire leurs réalités de tous les jours. Il est très important de comprendre qu’un membre est plus qu’une personne physique qui respire. Un membre est une personne qui a la faculté de s’adapter et d’inventer continuellement des manières de faire adoptées par le village et comprises par les autres membres.  Les membres d’un même village qui ne sont pas seulement des personnes physiques construisent régulièrement de cette manière une réalité sociale qui est finalement bien ordonné, cohérente  et elle n’est pas due au hasard.
Une personne qui n’est pas membre du village est considérée comme un étranger. Ce dernier ne pourra comprendre ce qui  s’est passé à l’intérieur de ce village que si on lui raconte toute l’histoire traduite et détaillée qui s’est dite et qui s’est produite  à un moment donné.
Un membre possède des manières d’être propres à lui qui font qu’il soit accepté et reconnu dans son groupe ou son village. Le membre n’a pas besoin de  justifier son appartenance à son village car cette dernière est acquise naturellement. Toi comme élève tu appartiens à ta classe et un point c’est tout, et moi également j’appartiens dans mon travail à mon service qui ne compte qu’une dizaine de personne. Nous deux n’avons nullement à justifier à nos villages respectifs notre appartenance à lui.

 Est-ce que je peux dire que ma famille est également mon village ?

Notre petite famille est un autre village auquel nous appartenons également et comme tu l’as bien compris un membre peut appartenir à plusieurs villages. Cette faculté pour un membre observateur d’appartenir à plusieurs villages au même temps est appelée « MULTI-APARTENANCE ».  Et en disant cela c’est de l’appartenance sociale que je fais allusion car nous vivons tous dans plusieurs « MICRO-SOCIETES » comme la famille, l’entreprise, l’école, les amis, le club de sport, le conservatoire de musiques, avec les voyageur dans un wagon de métro ….
Nous appartenons tous à un moment ou un autre à des villages différents. Mais à chaque moment que nous nous trouvons dans un village nous utilisons des attitudes naturelles et particulières comprises par les membres du même village où nous nous trouvons et cela dans plusieurs situations qui se présentent à nous. 
Chacun des « VILLAGES » finalement  décrit l’appartenance sociale d’un groupe et de chacun des ses membres. Le service informatique où je travaille actuellement me définit comme membres de mon village d’informaticien. C’est ta famille comme village qui te définit comme membre et par conséquent tu peux dire que tu appartiens socialement au village de ta famille.
Chaque membre d’un village est donc peut être considéré comme étant membre de celui-ci  et de plusieurs autres villages. Chaque individu est soumis à une appartenance multi village, il est donc multi-membre puisqu’il est membre dans  chacun de ses villages. Le membre partage les mêmes choses évidentes appelées «  ALLANTS-DE-SOI » spécifiques dans chacun des villages auxquels il appartient d’une manière permanente comme la famille  ou provisoire comme ta classe à l’école de cette année.

L’Ethnométhodologique expliquée à mon enfant

Ethnométhodologie

 -Courant sociologique américain né dans les années 60.
 -Rupture radicale avec les modes de pensée de la sociologie traditionnelle.
 -Nous sommes tous des sociologues à l’état pratique.[1]

Ce travail lexicographique est une étape préalable à la production du retour ethnométhodologique qui sera traité dans les prochains articles. Il a pour fonction principale de fournir le matériau pour la compréhension des situations humaines observées. Les concepts de l’ethnométhodologie seront présentés sur le principe du « métalogue »[2].

Dis papa, c’est quoi l’EHNO-METHODOLOGIE ?


Laboratoire humain

L’ethnométhodologie mon fils, est une science comme celles enseignées dans ton école comme les mathématiques, sciences de la vie et de la terre,la physique ou la chimie …etc. Elle fait partie plus exactement des sciences humaines et sociales. Les sciences humaines et sociales dont elle fait partie l’ethnométhodologie étudient l’espèce humaine, leurs modes de vie et leur comportement individuel et collectif. Dans ces sciences tu trouveras la sociologie dont dépend directement l’ethnométhodologie mais aussi l’économie, l’histoire, la géographie, l'archéologie, l'anthropologie, la psychologie, la communication … etc. Comme l’ethnométhodologie fait partie de la sociologie et que la sociologie fait partie des sciences sociales tu vois bien que l’ethnométhodologie fait partie des sciences humaines et sociales. Sauf que l’ethnométhodologie est un petit peu différente de la sociologie dite classique. L'Ethnométhodologie mon fils est donc une science à part entière..


Tu ne dois pas confondre L'ethnométhodologie avec une méthodologie. Le terme « ethno » veut dire « des gens », et « method » « des méthodes », (o) « logie » veut dire « l'étude ». L’ethnométhodologie est donc l'étude des méthodes qu’utilisent les gens pour faire leurs activités de tous les jours. Ce que nous sommes entrain de faire toi et moi ici et maintenant peut être étudié par un ethnométhodologue comme toi par exemple.

Tu dis que l’EHNO-METHODOLOGIE est différente de la SOCIOLOGIE CLASSIQUE, quelle est donc cette différence ?

Rappelles toi simplement mon enfant que l’ethnométhodologie est une science qui s’intéresse aux attitudes quotidiennes et naturelles des gens. Celui qui étudie comment la vie de tous les jours de ces gens est entrain de se produire doit être parmi eux et bien accepter par eux. Tout le monde peut être sociologue en observant et participant à son milieu. Pour bien comprendre et saisir ce qui est entrain de se passer, l’ethnométhodologue doit être armé par sa boite à outils ethnométhodologique. Avec ses outils, l’ethnométhodologue dispose de plusieurs dispositifs qui lui permettront de démonter délicatement les interactions qui se passent entre les gens pour bien comprendre comment ils font pour faire ce qu’il sont entrain de faire. Ce qui peut paraître comme banale pour toi dans une conversation dans un groupe de gens cache des détails extraordinaires qu’on peut les découvrir grâce à ses outils.


-L’ethnométhodologue avec son journal de terrain et sa boite à outils


L’ethnométhodologie est en quelque sorte une micro sociologie, et avec quelques notions de bon sens tout le monde peut la comprendre et l’expérimenter dans la vie réelle.
La sociologie classique s’intéresse bien évidement à l’espèce humaine mais contrairement à l’ethnométhodologie elle est réservée à une élite, à des chercheurs sociologues qui ont fait des études à l’université ou dans des institutions spécialisées. Celui qui pratique la sociologie classique observe les gens de l’extérieur et il  n’appartient pas obligatoirement à ce groupe de gens. Il utilise des outils différents comme le questionnaire, le sondage, les statistiques, l’enquête, les mathématiques …etc.

Ce qu’il faut retenir est que les deux sciences tentent de nous expliquer les modes de vie des gens et  que toutes les deux font partie des sciences sociales. Alors que la sociologie classique essaie de les expliquer par des chiffres, l’ethnométhodologie essaie de comprendre simplement comment les gens se comprennent par le langage ou des signes, et comment ils se mettent d’accord ou pas.  Mais seule l’ethnométhodologie est capable de nous expliquer comment des situations réelles entre les gens se sont produites réellement. 

Et comment  le mot « Ethnométhodologie » a été inventé ?

Figure toi mon fils qu’un certain monsieur qui s’appelle HAROLD GARFINKEL, un sociologue américain, l’a trouvé par hasard lorsqu’il feuilletait un catalogue qui traitait d’autres sciences comme l’ «  Ethno botanique », l’« Ethno physique », …etc. Comme son travail à cette époque consistait à observer des gens, un groupe de gens ordinaire  comme des jurys de tribunal, en les décrivant comme un « extraordinaire phénomène méthodologique », il a eu l’idée d’appliquer la même appellation « Ethnométhodologie ». C’est HAROLD GARFINKEL lui-même qui explique cette trouvaille dans un de ces livres. Il disait qu’il a choisit ce nom pour bien se rappeler ce qu’est réellement cette manière d’étudier les différentes manières utilisées par des gens ordinaires comme toi et moi pour construire la vie ordinaire entre nous.  Toi et moi par exemple nous nous comprenons machinalement en dialoguant ou en faisant des gestes, des mimiques, par le toucher  et des fois sans même faire un geste et sans prononcer un mot il peut se passer quelque chose de compréhensible entre nous. Et toi tu pourras naturellement, avec de l’exercice, détecter et décrire ce qui est entrain de se passer au même temps que l’action se passe. Et celui qui pratique l’ethnométhodologie est appelé « Ethnologue » ou « Ethnométhodologue ». C’est un peu près cela que le mot Ethnométhodologie fait référence et c’est pour cela qu’elle a été inventée au départ.

C’est j’ai bien compris cela nous permet de savoir comment les gens arrivent à se mettre d’accord à la fin ou pourquoi des fois ils ne parviennent pas. Et alors à quoi l’ethnométhodologie pourra nous servir finalement ?

Vois-tu par exemple moi cela m’a permis de changer la façon de travailler dans l’entreprise. Après avoir observé longuement mes collègues avec qui je travaille tous les jours, je me suis rendu compte que malgré que nous sommes tous différents et nous partageant le même langage dans le travail, chacun avait ses propres préoccupations, ses objectifs et ses besoins pour mieux se sentir accepté par les autres. En comprenant cela, j’ai pu mener ma propre expérience sur un travail et le résultat du travail de groupe était nettement meilleur par rapport à avant.  Le plus important ce n’est pas la nouvelle méthode que j’ai expérimenté avec mes collègues de travail  mais ce qui se passe, ce qui fait que les gens se mettent d’accord pour mieux  travailler et comment font-ils cela. L’ethnométhodologie a trouvé son utilité aussi  par exemple dans les hôpitaux, les administrations publiques. Dans les écoles on pourra mener une étude pour comprendre ce qui marche bien et ce qui marche moins. C’est le travail d’un ethnométhodologue qui permettra de nous décrire d’après ses observations pour comprendre comment fonctionnent le travail des professeurs dans la réalité de tous les jours et leurs relations entre eux et avec les élèves, et non pas à travers les cahiers de liaison, les rapports ou les planning de travail de chaque classe. 

Et comment l’ethnologue doit faire ?

Tout d’abord l’ethnologue doit choisir :
-    - Le terrain dans lequel il souhaite travailler (école, entreprise, club de sport,…).
-    - les gens qu’il souhaite  intégrer dans ce qu’on pourra appeler « VILLAGE ».
S’il n’est pas déjà membre à ce village il doit y être. Un ethnologue doit faire partie du même village : il doit parler la même langue que les autres personnes, il comprend leurs cultures et leurs manières de faire de tous les jours.
Ensuite il doit tenir un journal de terrain pour écrire tous les jours  ses observations tout en restant neutre sur ce qui se passe entre ces gens, ce qui se dit au sein du village, et les méthodes utilisées par les gens du village.
Une fois que l’ethnologue a terminé sa mission d’observation, il se met à étudier le journal du terrain et éventuellement des enregistrements audio ou vidéo afin de mettre en évidence les « ETNO- METHODES »  utilisées  par les « MEMBRES » du « VILLAGE ».




------------------------------------------------------------------------------------------------------------

[1] COULON Alain, « L’ethnométhodologie », Paris, Editions PUF, 2007, p.3


[2]  Que signifie le terme de métalogue ?
L’anthropologue, psychologue et épistémologue américain Gregory Bateson décrit le métalogue comme suit :
« Un métalogue est une conversation sur des matières problématiques : elle doit se constituer de sorte que nous seulement les acteurs y discutent vraiment du problème en question, mais aussi que la structure du dialogue de son ensemble soit, par elle-même, pertinente au fond. […]»[2.1].

Bateson dans son ouvrage, Vers une écologie de l'esprit (tome1)[2.2], explique le métalogue comme un ensemble de conversations dont le dialogue instruit le problème traité. Dans ce dialogue l’enfant, porté par sa curiosité, interroge son père sur des sujets divers et variés. Il s’agit en quelque sorte d’un jeu de questions et réponses à travers la communication d’une idée ou d’une émotion sur des sujets problématiques.
Afin de compléter ma compréhension des concepts ethnométhodologiques, des illustrations enrichiront le jeu de la conversation. Il s’agit d’un ensemble d’explications sur le sujet, qui s’accordent à considérer les interactions humaines comme un laboratoire de recherche  accessible au savant comme au profane:

« […] en accordant aux activités banales de la vie quotidienne la même attention qu’on accorde habituellement aux événements extraordinaires, on cherchera à les saisir comme des phénomènes de plein droit. »[2.3]


[2.1] BATESON Gregory, Vers une écologie de l’esprit 1, Edition du Seuil, 1977, p.27
[2.2] Ibidem
[2.3] COULON Alain, « L’ethnométhodologie », Paris, Editions PUF, 2007, p.23