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mardi 10 décembre 2013

L’indifférence Ethnométhodologique (distanciation)


Cette indifférence se décrit comme un  désintéressement de tout  jugement personnel lors de l’observation et de la description des méthodes utilisées par le  groupe étudié. Afin d’objectiver son étude sur les pratiques localisées, l’ethnométhodologue ne doit pas être indifférent vis-à-vis des membres mais c’est bien par rapport à sa participation. La distanciation est cette double capacité de ne pas être indifférent aux sensations vécues dans le village, l’observateur est membre à part entière, et  au même temps il est capable de prendre du recul pour analyser les mécanismes communicationnels du groupe. Le travail sur le terrain consiste à décrire de manière factuelle ce qui se passe et analyser les procédures utilisées par les membres pour comprendre comment cela se passe. Dénudé de tout jugement moral l’observateur rend observable, à travers les interactions humaines produites, les constructions sociales  des activités quotidiennes. 
« […] while abstaining from all judgements of their adequacy, value, importance, necessity, practicality, success, or consequentiality. […] (Garfinkel et Sacks, 1970»[1]  


[1] LECERF Yves, Les lectures utiles- vol 1
    […] en s’abstenant de tout jugement sur les pertinences, valeur, importance, nécessité, « praticalité », succès ou caractère conséquent […]

D’après Yves LECERF, l’observateur joue un triple rôle.  Il doit s’identifier au groupe observé par son appartenance sociale, se déclarant comme tel à partir de son vécu personnel à l’intérieur du village, et un rôle de chef d’orchestre de l’expérience tout en évitant les processus d’induction. La posture de l’indifférence ethnométhodologique doit permettre d’élucider l’arrière plan des situations banales que vivent les membres quotidiennement. L’arrière plan n’est nullement induit par la présence de l’observant, mais cette présence sociale participe également à la  fabrication du fait social avec les membres observés. Ce ne sont pas les personnes dont il est question mais de leurs manières, entant que membres, de produire leurs actions pratiques, de percevoir et interpréter le réel et dévoiler les règles sociales qui dirigent réellement les interactions entre eux. L’ethnométhodologue est un maillon de cette chaîne sociale entremêlée dont il est prisonnier engagé et, à sa seule indifférence et son recul devant les faits construits, il possède les clés pour se libérer et  détacher chacun des maillons avec délicatesse.
  


-Chaîne Sociale


Le comportement des membres d’une chaîne sociale localisée ne dépend nullement de leur rang social car, dans leurs activités ordinaires, ils ont toujours des attitudes ordinaires pour fabriquer le produit social. Ce qui intéresse l’ethnométhodologue est bien sûr de réussir son immersion dans le village étudié et se faire accepter comme membre à part entière mais, de part sa position de chercheur assez particulière, il doit arriver à comprendre ce qui se passe et comment cela se passe à l’intérieur.
Une double posture qui lui permettra d’occuper les deux rôles : celui de l’observateur des méthodes utilisées par les membres et celui du membre observé partageant les allants-de-soi du village.  
Cette qualité d’être au même temps observateur et observé se traduit par une triple posture : une appartenance sociale au village, une participation « Observante » des mécanismes fabriquant le sens commun,  et une attitude réflexive (distanciation) pour rendre compte des méthodes utilisées dans le contexte. Cette dernière posture se traduit par la description et la compréhension de la situation  au même temps qu’elle est constituée pour déceler les mécanismes d’allants-de-soi non dits. En tant qu’ethnométhodologue, l’observateur pendant l’observation doit douter de tout et essayer de lutter contre tes attitudes naturelles. 










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